TDA/H avec comorbidités

Vous trouverez ci-dessous un aperçu des points d'attention lors du choix des médicaments en cas de comorbidité.


TDA/H ET RISQUES CARDIOVASCULAIRES

Tous les médicaments disponibles ont un effet sur la pression artérielle et le pouls et peuvent théoriquement causer des problèmes cardiaques chez les enfants et les adolescents présentant un risque cardiovasculaire. La réalisation d'une anamnèse personnelle et familiale des signes de risque de problèmes cardiaques et un examen corporel sont nécessaires avant d'entamer le traitement médicamenteux.4,5


TDA/H ET TROUBLE DU COMPORTEMENT OPPOSITIONNEL AVEC PROVOCATION

Même schéma que pour le TDA/H sans comorbidité.


TDA/H ET TICS

Le méthylphénidate est le médicament de premier choix mais la dose doit être augmentée lentement et l'évolution des tics doit être suivie de près4. Le plus souvent, il n'y a pas d'augmentation des tics sous méthylphénidate, mais cela peut arriver chez certains enfants / jeunes4. Parce que les tics augmentent ou diminuent spontanément au fil du temps, une période de trois mois est nécessaire pour évaluer l'évolution des tics sous traitement.

En concertation avec les parents et l'enfant, il faut alors examiner si les avantages du traitement médicamenteux du TDA/H sont plus importants que les inconvénients résultant de l'augmentation des tics. Si les inconvénients augmentent, il faut arrêter le médicament et éventuellement entamer un traitement à la guanfacine ou à la clonidine4. La guanfacine peut avoir pour effet de réduire les tics. L'atomoxétine est une alternative parce qu'elle aussi ne provoquera pas une augmentation des tics.4

S'il y a des antécédents familiaux de tics, il se peut que l'enfant présente des tics pour la première fois après avoir commencé à prendre des médicaments stimulants. Dans le cas d’antécédents familiaux de tics, le consentement éclairé des parents est nécessaire avant de démarrer le traitement.


TDA/H ET TROUBLE ANXIEUX

En concertation avec les parents et l'enfant, il faut examiner si les symptômes d’anxiété sont à l'avant-plan. Pour les enfants présentant une comorbidité de troubles anxieux, il est possible de prendre les mêmes décisions que pour les enfants souffrant de TDA/H sans troubles anxieux. Parfois, l'atomoxétine peut être une bonne alternative aux stimulants, si le traitement aux stimulants augmente l'anxiété.


TDA/H ET TROUBLE DE L’HUMEUR

Si le trouble de l'humeur (ex : trouble dépressif, trouble bipolaire) est prédominant, il doit être traité en priorité avant de commencer le traitement du TDA/H6.

Si le TDA/H est prédominant, il est traité de manière habituelle. Un suivi de l'humeur est toutefois nécessaire car le méthylphénidate peut faire augmenter les troubles de l'humeur. 


TDA/H ET TROUBLE DU SPECTRE AUTISTIQUE

Le méthylphénidate constitue le premier choix mais la probabilité d'un effet positif est inférieure qu'en cas de TDA/H sans TSA et le risque d'effets indésirables est plus élevé4. Commencer par une faible dose (éventuellement même 2,5 mg de méthylphénidate) et augmenter lentement la dose si nécessaire.


TDA/H AVEC RISQUE D’ABUS

Une anamnèse personnelle et familiale d'abus de substances est nécessaire avant de commencer le traitement. 

En cas de risque personnel ou familial grave d'abus de substances, on peut opter pour Concerta® (qui ne peut être réduit en poudre pour être reniflé ou injecté et qui permet un contrôle accru des parents), ou pour l'atomoxétine ou la guanfacine. Le lisdexamfétamine, également, est un peu moins sujette aux abus.

En cas d'addiction aux substances, l'atomoxétine est probablement le meilleur choix.4 



TDA/H ET TROUBLE PSYCHOTIQUE

En cas de troubles psychotiques non traités, le traitement avec méthylphénidate peut faire flamber les symptômes ou décompenser.